"A la recherche du bonheur" : à fond dedans ! et pour un moment...

Je n’aurais jamais cru que j’allais tomber dans le panneau.
Ecris en lettres 154 en Arial, bien planté dans le sol, il était pourtant bien marqué : « Machine à larmes et émotions Made In America, Frisson catégorie ‘Self Made Man’ garantis !».
Mais pourtant…

Est-ce Will Smith qui joue magnifiquement les pères perdus et désarmés derrière la porte de ces toilettes de métro, est ce le petit bout de chou qui l’accompagne qui rajoute à l’horreur de cette situation (moi qui ai aussi un mini bidule qui est automatiquement et animalement « tout au monde »).

Surtout, est ce encore la mise en scène USA huilée comme une machine de guerre qui s’arrange toujours pour vous engloutir dans son scénar’ malgré tous vos efforts de pauv’ petite personne sensible (pourtant rodée!) ?

Je ne sais pas. Mais on a tous plongés, tête baissée !!
Mon mari (si, si !! lui qui crache pourtant bien souvent sur tous ces films « faciles » !), ma petite sœur (celle qui a le moins chouinaillé derrière son coussin !) et… moi !

Je pense que ce qui fait aussi la force du scénar’, c’est que pour une fois, le héros ne gagne pas, ne surf pas « easy » sur ses atouts physiques ou ses facultés de surdoué. On galère, on galère, on galère… ENCORE !
Et on attend… On attend même tellement longtemps, qu’on finit par ce dire (quand on réalise qu’il ne reste pas plus de 20 minutes de film !): « Bon, allez ! Hein. Il va bien y arriver là quand même ! Sinon, c’est plus humain non plus, là ! ». Sans oser le dire trop fort ! Peur du ridicule oblige…

Sans doute aussi, qu’au-delà de l’émotion, on arrive à penser et à se rendre compte que cela existe quelque part. A cette saison où des SDF meurent encore au bois de Boulogne où plus médiatiquement aux pieds de la Concorde, « cela » existe. La file d’attente devant les dortoirs qui recueillent démunis et malheureux, elle existe. A nos portes, dans nos villes, chez nous. Et bien loin des studios d’Hollywood !

Mais pas de misérabilisme dans ce film. Juste une histoire. Parmi d’autres.
D’autant plus forte, enfin, qu’elle est inspirée d’une histoire vraie ?
Magique alors, que de croire que le rêve américain existe pour certains… EN VRAI !
Espoirs et pensée que tout est possible, autant que dans les films, puisque là, le film c’est la vraie vie !

Et. Enfin, espoir discret et inavouable lorsque Will Smith dit à lui-même et à nous : « Petit, j’avais toujours pensé que je serais quelqu’un. Mais je ne suis personne. » Puisqu’au fond, tout le monde a des espoirs et des rêves d’enfants. Des vœux et des fantasmes de vie et de réalisation (surtout !) qui ne voient parfois jamais le jour. Souvent ?...d’ailleurs.

Voilà. Qui aurait cru que ce film grand public pourrait encore m’occuper l’esprit ce matin au p’tit dej, ce midi et en ce début d’après midi.
Ma salade envoyée derrière le gosier en 7minutes15, tout reste de travers.
Je ne sais pas pourquoi. Le temps, l’ambiance, mes rêves à moi, peut être, qui se dérobent et un besoin inexplicable de trouver l’inspiration ailleurs…
Même dans un film aussi cliché ?? Plein de bons sentiments ?! Peut être.

En tous cas, j’ai été touchée.
Et j’ai vraiment sincèrement bien aimé.
A la période des Soldes, cela remet bien vite les pieds sur terre ! A vous dissuader presque d’aller dépenser vos sous aussi futilement.
J’ai dit « presque » !... Mais. Non, vraiment, à y réfléchir…

Bref, voici donc un DVD à louer un samedi soir sans plan de sortie ni secours.
A voir aussi un dimanche soir : parfait pour laisser glisser sur vous toutes les pensées néfastes du lundi matin et dévorer votre semaine en vous sentant privilégié, alors que vous aviez complètement oublié de le noter !! (et pourtant)

En gros : radical pour les démotivés !
Et très bon pour tous les autres.

Attention : rangés vos préjugés sur ce genre de film, oublié tout ce que vous savez de W.Smith et regardez. Obligatoire. Sinon, laissez tomber : je ne pense pas que le cynisme soit tendance en 2009 !
Si ?

Allez, bon film en tous cas !