mercredi 23 septembre 2009

"Les choses de la vie" (vues et filmées) par Sautet



Lundi soir, c’est « ciné terroir » ! C’était sur la liste de la to do de cette semaine !

Sur TV5 Monde, il y avait « Les choses de la vie », avec Michel Piccoli et Romy Schneider. Adaptation du roman éponyme de Paul Guimard, il avait décroché le prix Louis Delluc en 1970 (« tout de même » ! s’écrient normalement les plus connaisseurs d’entre vous !) .
Une « référence » dans le milieu cinématographique.

Le souci, c’est que moi, ça ne m’émeut pas de savoir que ça fait partie des monuments de l’histoire du cinéma. Non. Honte à moi ? Peut être. Très certainement même. Mais bon, que voulez vous, c’est ainsi.
Je respecte avant tout ce qui me touche, me parle, m’interpelle, etc. Pas de « reward » au nombre de médailles ou à « ce qu’on se doit d’aimer ». Et ça, dans tous les arts….
Bref. C’était un sorte de xième baptème après avoir fermé l’œil au bout de 10 minutes devant « Pierrot le fou » (j’ai callé au bout du 14ème changement de couleur que je n’ai pas compris !), ou avoir dénigré Luis Bunuel pour « Le charme discret de la bourgeoisie » (que j’ai pris pour un délire sous excès intempestif d’herbe !!!), ou même – bien pire !!! – n’avoir qu’ « apprécié mollement » (i.e : pas vu la fin) « Vincent, François, Paul et les autres » (du même Sautet tant respecté).

Bref. Ce que beaucoup appelleraient donc « un bon boulet du 7ème art » s’apprêtait à regarder, telle une expérience de rat en laboratoire, ce fameux « Les choses de la vie ».
Mon mari ? Un fan ! Un vrai. Un pure. Un de ceux qui ne peut – HELAS ! – s’empêcher de vous dire dés le générique, alors que la voiture du pauvre monsieur tourne en boule dans un ravin « Ah oui ! là. Il est fort Sautet pour ces plans là ». Haha… mais bien sur mais bien sur.

Le film commence.
Je vous avoue à vous que c’est plus le fait qu’il y ait Romy Schneider au casting - plus que pour Piccoli ou Sautet - que je me suis installée, décidée, pour découvrir l’œuvre en question.

Déjà : j’ai tenu jusqu’au bout !

Et sinon ?
Plein de choses à en dire. Surtout positives !! Au pire, neutres.
Mais bien mieux que mes expériences ratées face au grand cinéma français.

Oui, Romy est absolument magnifique. Ca, c’est un fait irrévocable.
Mais Piccoli m’a également bluffée sur son jeu. Une qualité de jeu… hors normes. Un truc qu’on voit, qui saute aux yeux. Un véritable acteur. Une justesse. Bref, un vrai talent !

Mais ce qui pousse à la considération si forte de ce talent exceptionnel : c’est également l’absence d’action.

Comment ça ?...

C’est sur ce point qu’on peut tout de même avoir le droit d’être partagé !!
Sautet excelle dans la représentation des « scènes de vie », de moments, de personnages, d’émotions, palpables, subtiles. Il sait filmer les silences. Il sait mettre en avant des regards. Mais également filme tel un historien : les clopes à gogo, les lieux de sorties et ces restos bondés des années 70, les fringues, les bagnoles, les excès, les hommes, les femmes… Tout est LA. Tout est juste.

Alors : OUI ! c’est fort. Mais tout est lié !

Pour (vraiment) simplifier :
- Imaginez Mission Impossible 3 sans action : c’est mort !
- Imaginez Tigre et Dragon ou encore Kill Bill sans cascade : un blanc !
- Imaginez encore le parrain sans rebondissements (pour rester dans la veine des monuments !) : pas terrible…

Sautet, c’est Sautet. Au même titre que ces cinéastes qui filment des gens. Pas des faits. Non. Des moments, des situations. La vie quoi. Voilà : c’est un film sur la vie. Simple. Juste. Normale.

« Les choses de la vie » : voilà que le film n’avait jamais alors à mes yeux mieux porté son nom qu’après ces considérations…

A la fin, j’étais contente d’avoir su apprécier la qualité des acteurs. J’étais également ravie d’avoir su lire tous les petits signes de ces années – notamment grâce à mon traducteur fasciné qu’est mon cher et tendre – sur les relations du père au fils dans ces années là, sur la maison de famille et les habitudes sociales, sur la référence à l’ile de ré, sur la marque et les modèles de voiture, les robes superbes de Courrège pour Romy aussi !, (jusqu’au manque d’hygiène anecdotique des salles d’opération sans masque !!!) .

Je ne serais cependant jamais une fan. C’est –toute proportion gardée !!! – comme mes potes qui ont tous succombé au golf après 3 parties sur le green, ou encore mes copines qui sautent dans le premier taxi à la sortie de boulot comme des furies pour aller à leur cours de yoga après être devenue toutes accros après 3 cours d’essai ! Moi, avec Sautet, c'est pas ça.

Sautet ce sera plutôt... comme de l’homéopathie. Juste la bonne dose. Juste de temps en temps. Juste quand je le sens : selon le contexte, selon le scénar. Pour mieux l’apprécier aussi !
Jamais comme un repos de l’esprit : plus comme un cognac avec un cigare. Jamais en abuser ! Par touche.

Voilà. Une nouvelle petite brique à ma culture. Et c’est bien ainsi.

1 commentaire:

la flore et la faune a dit…

Et aussi l'accident, formidablement filmé, ça vaut le coup de faire des arrêts sur image.