Hors de prix, hors de question : quel "trade-off" choisir ?

J’en ai marre. J’étais sensée accoucher avant le 30 octobre et me voilà le 1er novembre devant mon PC à raconter ma vie.
C’est pas que je comprends pas que la nature fait bien les choses et que c’est soit disant « bon » (pour ceux qui ne savent pas ce que c’est sur 9 mois ! j’ai bien dit 9 !) que la petite reste le plus longtemps dans le ventre mais tout de même. C’est vraiment long, là.
Je l’attend comme le messie du coup ! Bref. Passons à autre chose, justement.

Alors ? Je marche, je marche et je marche encore. « Faites travailler le col » ! Oui ben… Un vrai forçat ce col ci, tiens ! Après 5 bornes par jour, au pas de course, toujours rien.

Et ? Seul mérite : je connais toutes les collections de mes boutiques préférées. Mais alors : vraiment toutes !
Surtout que les marque parisiano-parisiennes se sont passé le mot pour débarquer en force sur le Canal St Martin (ce n’est pas faute de vous en avoir parler souvent !).
Entre le dernier arrivé, Sandro, à côté d’Antoine et Lili, et l’avant dernier Maje, en face de APC et collé à Médecine Douce, il y a eu aussi le coup de Kooples il n'y a pas si longtemps.
Vous l’aurez compris : une simple ballade de 2H vous ruinerait un foyer tout entier !

Justement.
C’est lors d’une de ces fameuses ballades – vendredi – que je me suis fait la réflexion : « Mais OU est passée la crise ??? »
Non. Sérieusement. « C’est moi ou c’est mes yeux » comme dirait Jean Claude Duss : tout est méga super hypra cher !!! (damned...)
Qui, aujourd’hui, peut se lâcher sans y regarder dans ce genre de magasins branchés ? Dites moi !
Je viens de faire un post sur Chanel, alors certes, on ne joue pas du tout dans la même cour. Mais quand même…

Après avoir erré dans le marais, je passe Rue Beaurepaire. Je n’ai pu m’acheter qu’une ceinture chez Cotélac (d’ailleurs comme par hasard, c’était la dernière : un lot de consolation des fashion victims en mal de shopping passées avant moi ?!)

Pourquoi ? Voyez y plutôt :
- Chez Bel Air : 240 euros une veste noire (pour bosser, simple, assez classe : mais une veste, quoi) et 325 euros un T Shirt brodé de paillettes (dit « brodé main » dixit la vendeuse)
- Chez Kooples plus de 350 euros la veste militaire (toujours pas compris pourquoi…)
- Chez Sandro 185 euros le legging 'tendance' (type caleçon d’équitation revu et corrigé) et, surtout, plus de 250 euros le gilet (genre « je me mets au pres du feu cet hiver avec un coté douillet mais un peu mémé revival »)
- Chez Rensen, le petit bracelet en or chaine ultra fine avec une petite pierre, 156 euros, présentée comme « modèle pas cher ».
- Chez Antik Batik : 285 euros le gilet avec col renard et plus de 300 euros le manteau. Pire, 180 euros l’écharpe (standard, certes douce - encore heureux ? -)
Dans le marais, je n’ai même pas voulu regarder la vitrine de Gaspard Yurkevick ni Vanessa Bruno…

Qu’est ce que vous en pensez, vous ?...

Il y a eu une époque où j’allais chez Kookai et où je trouvais certaines pièces assez chères mais suffisamment sympas pour me faire plaisir. Il y a eu un temps où j’ai commencé à accepter de payer 110 euros pour les très jolies chemises blanches et fines de chez Maje pour le boulot et parce que je pouvais. Il y a eu cet été où j’ai craqué pour mon t shirt blanc tout simple chez Isabel Marant (Etoile!) à 95 euros quand même, sans parler des soldes chez Ba&Sh et Sandro, un petit cadeau que je me suis fait.
Mais cela ne s’arrête jamais… Où va-t-on exactement ?...
Est-ce cela la stratégie Masstige ?... Mais où est le « mass » ?...

Cet après midi là, « j’aurais du craquer » pour la veste noir de Bel Air, le T Shirt Brodé (rien que parce qu’à 8 mois ½ de grossesse, je rentrais dans leur taille 0 !), et enfin pour le bracelet en or avec pierre car je le cherche depuis des mois et celui-ci était trop mimi.

Pourtant : rien.

Ces politiques de prix abusifs m’ont stoppée net.
Peut être que plein d’autres ne reculent pas devant des étiquettes aussi déconnantes. Et il faut en effet leur souhaiter parce que sinon, la crise, ces marques là, elles doivent bien la sentir passer au final.
Personnellement, je ne comprends principalement pas pourquoi je ne cesse de voir l’écart se creuser : entre pauvres fringues aux coutures qui ne tiennent pas, ou au style révolu, contre marques dont les prix s’envolent d’une collection à l’autre, d’une année sur l’autre, sans état d’âme !

En gros, on a l'air de rien ou on est fauchée ?

Bien. C’est ainsi que j’ai renoué avec Zara et H&M. Surtout Zara d’ailleurs. Et même occasionnellement Promod (j’ai craqué sur leur petite veste sans manche à fourrure et leur écharpe + bonnet grosse maille assorties).
Plus envie de suivre la machine à broyer le porte monnaie. Léger ras le bol.

Je me demande bien si je suis la seule à le penser. Si la tendance annoncée du retour aux sources et du tricot maison, du dégout de la sur-consommation et, enfin, la révolte contre une dictature abusive de la Mode et de ses dépenses extravagantes auront raison de ce "phénomène" ?

Pas certaine quand je vois le succès de ces dites marques en question. Et pas certaine non plus quand je lis les blogs des filles « fashion » qui prennent des tas de photos de tenues hors de prix que je ne penserais jamais acheter non plus (et les milliers de commentaires extatiques qui vont avec)!

Enfin… on verra bien (oui... il y a des choses plus graves... je sais bien).
En tous cas, je comprends peut être mieux le succès d'Uniqlo et de ses jeans à 9.90 euros : même si, pour me fringuer, il reste hors de question de faire 2H de queue tout autant voire plus que de payer 3 bras mon gilet pour mes week ends en Normandie…

A bon entendeur.